Rites et coutumes de l’Hindouisme balinais
Les voyages sont le reflet de l’âme et, pour moi, l’apprentissage fait partie de ma vie quotidienne. À mon avis, l’île de Bali devrait être explorée comme une rareté absolue dans un monde globalisé. Étonnamment, c’est dans ce pays que l’on trouve le plus grand nombre d’adeptes d’Allah au monde. Visiter l’île des dieux, c’est comprendre ou du moins s’approcher curieusement des particularités et de l’importance de l’hindouisme balinais dans le comportement des habitants de ce microcosme. Bien que cela puisse paraître contradictoire, les habitants n’ont rien perdu de leur culture et de leur sentiment d’appartenance à une communauté, malgré le fait qu’ils soient une destination touristique.
Hindouisme balinais
Contrairement à nous, les Balinais n’ont pas de raison qui justifie chaque action, je veux dire que dans de nombreux cas, les coutumes sont encore appliquées pour suivre l’héritage que leurs ancêtres leur ont enseigné avec amour. Les Occidentaux bénéficient de la grande influence des Lumières françaises, qui recherchent la raison dans chaque action, comme le faisaient Rousseau et les autres philosophes.
La religion
La religion balinaise est unique au monde, car elle se compose de trois éléments distincts : l’hindouisme, l’animisme et l’influence chinoise. C’est pourquoi les différents rituels pratiqués rappellent certaines de ces trois religions, comme la coutume d’offrir des offrandes au sol pour honorer les dieux, typiques de l’animisme, ou les lions et les animaux gardiens à l’entrée des temples, très caractéristiques de la culture chinoise ancestrale. Tout comme le respect des êtres vivants qui habitaient les lieux sacrés avant leur construction, comme le temple des chauves-souris. L’animal n’a pas de valeur spirituelle pour les Balinais mais elles étaient là avant leur arrivée, les deux êtres vivants cohabitent donc dans le même espace.
La communauté
Comme je l’ai dit, chaque Balinais fait partie d’une communauté. De même qu’on ne change jamais de famille, les Balinais restent fidèles à leur communauté, même si, pour des raisons professionnelles, ils doivent aller vivre ailleurs sur l’île. En raison du système de rites, de règles et de coutumes, il est rare qu’un Balinais vive à l’étranger, car il a besoin d’être régulièrement dans sa communauté. La raison est compréhensible, car pour eux, dans le temple familial réside l’âme purifiée de leurs ancêtres, et nous ne devons pas oublier que si nous sommes ici, c’est grâce à eux. Il est donc indéniable que le peuple balinais est l’un des plus méthodiques, car il fonde son comportement sur des traditions et des lois acceptées par tous les habitants.
Rites et prières
Si vous avez la chance de voyager à Bali, vous verrez comment, chaque matin, les femmes et les commerçants se rendent au temple ou à l’autel le plus proche pour faire une offrande, qui se compose généralement des trois choses préférées des dieux, les fleurs, l’encens (le feu) et l’eau. Un moment sacré à la recherche de l’équilibre entre les forces du bien et du mal, ainsi que d’autres “caprices” terrestres tels qu’une bonne récolte ou un bon jour de vente.
À la recherche de la bonne date
Si vous vous intéressez à l’hindouisme balinais, je vous recommande de consulter le calendrier lunaire pour connaître les périodes les plus importantes de cette religion sur l’île. J’ai eu la chance de voyager pendant le festival qu’ils préparent tous les 210 jours et dont l’un des objectifs est de purifier les âmes des défunts. Les temples sont bondés de personnes de trois générations qui suivent les différents rituels marqués par les prêtres sacrés. Les routes sont partiellement bloquées par les paroissiens qui viennent en pèlerinage, vêtus de costumes traditionnels et de masques du malin, jusqu’aux temples.
Le bien et le mal
L’importance du bien et du mal à parts égales est toujours présente partout. Pour les Balinais, le dharma et le karma sont essentiels à la réincarnation, à la recherche de l’équilibre en soi et à l’éloignement des pensées impures ou contraires à leurs croyances et à leurs coutumes. Le bien et le mal sont représentés dans les différents temples de Bali, mais c’est peut-être dans le Tirta Gannga (eau du Gange) qu’ils apparaissent le plus clairement. Dans l’un de ses endroits les plus en vue, on trouve trois statues bénignes sur le côté droit, un homme et une femme au centre et, sur le côté gauche, trois statues maléfiques, signe de l’équilibre qu’il faut rechercher pour trouver l’accomplissement.
Les castes
Pour comprendre le système communautaire, il est important d’en connaître l’histoire et l’origine. Les hindous de Java ont fui au XIe siècle devant l’avancée des musulmans et se sont réfugiés à Bali. Les rois, les gardiens et les prêtres ont commis l’erreur de vivre dos au peuple dans leur cour et n’ont pas éduqué le peuple aux valeurs de l’hindouisme. Ils ont donc dû s’exiler à Bali de peur de perdre la vie. Grâce à cet événement, les habitants de ce paradis terrestre sont parfaitement conscients de leur lignée et de leurs origines.
Dans le temple mère de Besakih, situé à l’un des 9 points cardinaux de l’hindouisme balinais, exactement au centre, se trouvent plusieurs de ces temples où tout Balinais doit se rendre. Les temples familiaux ou communautaires sont “un consulat” du temple situé à Besakih. Ainsi, si vos ancêtres venaient de Java, de Chine, étaient guerriers ou forgerons, vous devez prier dans le temple qui leur est dédié.
Noms
Il est de règle et de coutume qu’à Bali, on ne connaisse l’ordre de naissance de ses enfants qu’en connaissant leur nom. À Bali, il y a sept noms (deux pour le premier, deux pour le deuxième, deux pour le troisième et un pour le quatrième). S’il y a un cinquième enfant du même sexe, on l’appelle “répétition (nom du premier)”. Ce système s’applique aussi bien aux hommes qu’aux femmes.
Réincarnation
Bien que l’image suivante ait été prise lors de mon voyage dans la capitale de la Thaïlande, le bouddhisme et l’hindouisme vont de pair dans de nombreux domaines, le premier étant une conséquence du second. Je pense que c’est une belle image pour réfléchir sur le cycle de la vie.
Conclusion
L’hindouisme balinais est une religion dont le but est de pratiquer la bonté et le respect de tous les autres éléments. Il est basé sur le fait de donner et de recevoir. La réincarnation est essentielle pour comprendre leur comportement, atteindre l’équilibre fait partie de soi-même et des membres de sa famille, car à la mort du sujet, ils doivent entamer une série de rituels et de cérémonies pour purifier l’âme du défunt. La spiritualité à Bali se trouve à chaque coin de rue, pas seulement dans un magasin
Notes
Je ne suis ni un historien ni un expert en matière d’hindouisme, loin s’en faut. Cet article est basé sur un mélange de connaissances de terrain (en interrogeant des praticiens locaux) et d’études et de lectures sur l’influence de l’hindouisme balinais. L’objectivité que je m’efforce toujours d’atteindre comporte forcément des éléments subjectifs. Ce qui est indéniable, c’est qu’il s’agit de ma vision de l’expérience que j’ai vécue jusqu’à présent. Si vous avez plus d’informations pour mettre à jour ou modifier le texte, je vous serais reconnaissant de m’écrire un commentaire afin que ceux qui sont intéressés à en savoir plus sur la culture et la religion balinaise puissent trouver dans ces humbles lignes une partie de la connaissance désirée.
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